FAUVES
UNE CRÉATION 2024
Harcèlement
L’histoire que nous allons développer se passe dans un collège. Une enfant est moquée, harce-lée. Elle rase les murs pour se faire oublier et puis un garçon arrive et prend sa place, la place de l’exclu, du bouc émissaire. Elle ne sait plus si elle doit être heureuse de passer sans être insultée ou s’inquiéter pour cet enfant maltraité, et devenir complice du groupe pour exister…Une clown et une danseuse s’empareront de ce texte et de l’environnement classe pour tisser des liens, interroger et surprendre. Ces deux voies d’expression vont rebondir ensemble tout au long du spectacle et montrer à quel point les jeux des uns peuvent s’avérer être des souffrances pour d’autres. Utiliser le rire pour faire comprendre ce qu’il peut provoquer. Le corps meurtri de la danseuse prendra cha-que rire comme un coup. Nous allons travailler sur une sorte de «butô» , des mouvements très lents que l’on voit à peine évoluer mais qui , chargés d’énergie et de sens, vont, nous l’espérons, percuter l’inconscient des jeunes spectateurs.
Avec
Zoizic Gourvil et Emmanuelle Osmont
ou
Kathy Morvan et Virginie Foucaud
Mise en espace
Laurent Savalle
Consentement
Le consentement sexuel expliqué par une tasse de thé…
Si vous avez du mal à comprendre le mot consentement, alors imaginez qu’au lieu de vouloir avoir un rapport sexuel, vous voudriez offrir une tasse de thé … Si quelqu’un a bu du thé avec vous dimanche dernier, il ne veut pas forcément que vous frappiez chez lui tous les matins avec une tasse de thé ! Et il se trouve que les gens inconscients ne boivent pas de thé, inutile de les forcer à boire ! Si c’est si simple à comprendre quand il s’agit de thé, pourquoi ce serait compliqué quand il s’agit de sexe. Voilà la base de notre travail d’écriture. Deux comédiennes vont interroger les jeunes sur le sens du mot NON… Parfois, il n’est pas forcément entendu. En utilisant plusieurs illustrations suggestives, nous allons tenter de rendre évident la stupidité et la violence de certains actes. Le rire permet parfois de rendre évident certains raisonnements, ce moment de partage se veut ludique et tonitruant.
Scénographie
Depuis longtemps, nous cherchons à réduire nos décors. L’idée même de ce projet est de venir jouer dans les salles de classe et de proposer des formats courts et percutants qui s’intègrent complètement dans l’espace quotidien des élèves. C’est cet espace public que nous allons interroger durant la créa-tion, utiliser le bureau, les chaises comme accessoires, le couloir comme coulisses, l’en-seignant comme partenaire « complice ». Les deux thématiques seront développées en parallèle et pourront être jouées simul-tanément dans le même établissement, ou séparément dans différentes régions. Deux petits formats d’une vingtaine de minutes, sous forme d’impromptus/performances qui pourront être proposés jusqu’à 5 fois dans la même journée, directement dans la classe.
Note d'intention
Afin de poursuivre notre travail sur la liberté d’expression (Matin Brun de Frank Pavlof, la Clé de l’ascenseur d’Agota Kristof), nous avons trouvé intéressant de se pencher sur le « droit à l’enfance » Très actifs au sein des écoles, nous avons constaté ces dernières années un changement dans la crois-sance des enfants ; ils sont plus grands mais aussi plus mûrs et moins naïfs.
Alors qu’ils devraient rester des enfants, innocents, ils sont déjà très informés sur la guerre et la sexualité. Peu à peu, ils sont privés de ce qui les aide à se construire ; tendresse et amour. Les cours de récréation les obligent à s’endurcir, et ce, de plus en plus tôt.
De même, pour certains adolescents, le collège comme le lycée sont un lieu de souffrance. Cette souffrance est exacerbée par les réseaux sociaux et les nouvelles technologies. Aussi, un programme de lutte contre le harcèlement à l’école : « pHARe » intègre, depuis la rentrée 2022, toutes les écoles élémentaires et tous les collèges publics. Instaurée en 2015, le premier jeudi après les vacances de la Toussaint est devenu la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. La notion de consentement relationnel face aux violences sexistes et sexuelles est apparue comme essentielle à aborder dans les établissements scolaires. Une campagne de sensibilisation a d’ailleurs été mise en place en direction des adolescents entre 15 et 18 ans : #Plusjamaissansmonaccord.
En effet, en 2019, plus de la moitié des victimes de violences sexuelles sont des mineurs, dont 80% sont des filles (source : Lettre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, 2020). L’école doit rester le lieu de l’épanouissement personnel et de la réussite scolaire des élèves. Notre rôle d’artiste peut aussi être celui d’informer, de prévenir, d’expliquer ces notions à travers le jeu. C’est pourquoi nous avons choisi dans les années à venir de travailler sur ces deux thématiques.